Sud Ouest 14.07.2016

Un brocanteur passionné et une « recycl’heureuse »


Crédit photo : Thomas Dusseau pour Sud Ouest barbezieux@sudouest.fr
Crédit photo : Thomas Dusseau pour Sud Ouest barbezieux@sudouest.fr

Cynthia Toupet et Pierre Miara ont réinvesti récemment la salle Bellue, où ils poursuivent leur activité de brocanteurs et où ils recyclent les objets plutôt que de les jeter .

THOMAS DUSSEAU. Publié le 14/07/2016 par Sudouest.fr

«Quand on a vu ce bâtiment, on a eu le coup de cœur. On s'est dit qu'il fallait que ce soit là. » À Baignes, Cynthia Toupet et Pierre Miara se souviennent encore de ce jour d'automne où ils avaient visité la salle Bellue, du nom du quincaillier qui y travaillait à l'origine. Un bâtiment de 300 mètres carrés, situé au numéro 25 de la rue du Champ de foire, appartenant aujourd'hui à la mairie qui en avait fait une salle des fêtes. Les habitants se souviennent encore des bals. Ou du vélociste qui l'avait également occupé pendant un certain temps. « Il y a encore quelques taches d'huiles sur le parquet », fait d'ailleurs remarquer Pierre Miara au visiteur matinal.

Brocanteur depuis trente ans, ce dernier s'est installé en Charente au printemps avec sa compagne, Cynthia Toupet, éducatrice spécialisée de formation. Pour changer d'air et ouvrir une brocante-recyclerie. Pas une idée venue de nulle part, explique-t-elle : « Il y a quelques années, j'étais partie en mission humanitaire au Paraguay pour m'occuper d'une communauté qui vivait dans une déchetterie. On avait mis en place une coopérative de recyclage. » Plus récemment, le couple a aussi activement participé à la création d'une recyclerie associative à Bélin-Beliet en Gironde.

Les meubles démodés

À Baignes, leur recyclerie et brocante de Bellue a officiellement ouvert ses portes fin mai, après deux mois d'installation. Le temps de faire des allers-retours pour ramener un stock d'objets impressionnant. Pêle-mêle : des bibelots, plusieurs guitares, une perceuse d'un autre temps, des vélos, des outils de gemmeurs pour récolter la résine sur les pins des Landes. Sans oublier évidemment quelques armoires en bois massif. Mais « le meuble n'est plus à la mode, ça ne se vend plus », observe Pierre Miara. Trop lourds, plus vraiment rentables. Pourtant, il continue à les démonter et à les remonter au fil des maisons et des greniers qu'il débarrasse. Autant de rencontres, d'anecdotes glanées ou d'invitations à laisser aller son imagination. « Les objets, à quelque chose près, je sais de quelles maisons ils viennent. Je n'aime pas garder les trucs mais j'aime bien les voir passer », confie-t-il avec passion.

 

Une zone de gratuité

Elle est tout autant passionnée et se définit comme une « recycl'heureuse ». Au-delà de la brocante, Cynthia Toupet et Pierre Miara ont en effet décidé d'élargir leur activité et de lancer une recyclerie. L'idée : donner une seconde vie à des objets usuels et plus récents mais dont les propriétaires n'ont plus forcément l'utilité. « Aller à la décheterie, c'est plus rapide et c'est moins de travail mais on préfère les vendre à petits prix ou les donner », explique-t-il. Une zone de gratuité a ainsi été mise en place à l'entrée de la salle, chacun étant invité se servir librement. « On participe quelque part à la réduction des déchets et puis ça permet de s'ouvrir à une clientèle plus large que la brocante », complète-t-elle.

Encore faut-il la convaincre et l'encourager à faire don de leurs objets, d'une partie d'eux-mêmes ou de leur histoire. « Il y en a qui le comprennent bien, d'autres qui ont plus de mal », constate Pierre Miara. Qui observe même que certains ont du mal à se servir gratuitement. « Ils ne sont pas habitués. Ça prend un peu de temps mais ça va se faire tout seul petit à petit », assure-t-il.

Renseignements et horaires sur : www.recycleriebrocante.fr